Texte repris du livre "Senones, Moyenmoutier, Etival - Pays d'abbayes en Lorraine" édité par l'Office du Tourisme du pays des Abbayes où il est en vente. "A la révolution, après la cession de l'église à la commune de Moyenmoutier, un arrêté préfectoral de 1795 attribue l'orgue à la ville de Saint-Dié. Cet orgue d'esthétique (harmonie des sonorités) classique comprenait 36 jeux pour 4 claviers et un pédalier. La réinstallation en la cathédrale déodatienne fut réalisée en 1803, mais il ne reste plus trace de cet instrument qui fut malheureusement entièrement détruit en 1944, lors du dynamitage de la ville par les occupants durant leur retraite. Entre-temps, la ville de Moyenmoutier ne ménagea pas ses efforts pour effacer la "honteuse spoliation" et rendre à son église son intégrité musicale. Après diverses tentatives, un projet aboutira en 1879 pour un coût total de 27100 francs, financé grâce à diverses subventions et une part importante de souscriptions. L'originalité du nouvel instrument est d'être un orgue d'esthétique symphonique intégré dans un buffet de structure classique, exacte reproduction de l'original. Il sera l’œuvre du facteur d'orgue Charles Didier de Luxeuil et de la maison Couturieux de Mirecourt pour le buffet, mais il ne disposera plus que de 26 jeux pour 2 claviers et un pédalier. Durant la première guerre mondiale, Moyenmoutier n'est qu'à 5 km du front. En 1918, devant l'ampleur pressentie des combats à venir, on décide de mettre l'orgue à l'abri de tout mauvais coup. Un mois avant l'Armistice environ, il est démonté et transporté à Rambervillers. Ce n'est qu'en novembre 1919 qu'il revient à Moyenmoutier, mais compte tenu de la fébrilité avec laquelle l'opération de sauvetage avait été entreprise, son remontage définitif ne sera terminé que le 7 mars 1920, avec pour tout document technique une carte postale de l'époque !" |